La fusion de 19 milliards de dollars entre Three et Vodafone échoue alors que le Royaume-Uni estime que l’accord aurait un impact négatif sur les clients et les MVNO

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Le régulateur antitrust du Royaume-Uni a a rendu sa décision provisoire dans une bataille de longue date visant à fusionner deux des principaux opérateurs de télécommunications du pays.

La Competition and Markets Authority (CMA) estime que la fusion prévue entre Three et Vodafone pour 19 milliards de dollars pourrait entraîner une hausse des prix pour les consommateurs, une réduction des investissements dans les réseaux mobiles britanniques et une diminution des services, tels que des forfaits de données plus petits dans les contrats.

De plus, étant donné que Three et Vodafone mettent leur infrastructure à la disposition des opérateurs de réseaux mobiles virtuels (MVNO), ce qui améliore encore la concurrence sur le marché britannique, la CMA a déclaré qu’elle craignait qu’une fusion ne rende plus difficile pour les MVNO tels que Lyca Mobile et Lebara l’accès à des offres de gros raisonnables, rendant ainsi les prix plus chers pour leurs propres clients respectifs.

Trois et Vodafone en premier ont annoncé leurs plans il y a 15 moismême si un accord de cette ampleur allait forcément attirer l’attention des autorités réglementaires, étant donné qu’il réduirait le nombre d’opérateurs de réseaux mobiles (ORM) du Royaume-Uni de quatre à trois (les autres étant O2 et EE). Les deux sociétés s’étaient préparées à cette éventualité, annonçant à l’époque qu’elles se donnaient jusqu’à fin 2024 pour finaliser la transaction.

La CMA a lancé son enquête initiale de « phase 1 » fin janvierfaire progresser les choses à une enquête complète et approfondie en juin après avoir effectué une analyse de marché détaillée et recueilli les commentaires du secteur.

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Ces résultats ont permis de conclure que la pression concurrentielle contribue en fin de compte à maintenir les prix bas. Ainsi, en réduisant le nombre de quatre principaux acteurs à trois, les prix pourraient augmenter, l’entité combinée Three / Vodafone devenant le plus grand opérateur britannique avec une part de marché de près d’un tiers. En outre, la CMA a constaté que les entreprises séparées sont plus enclines à investir dans la couverture réseau pour fournir un service différencié de la concurrence. En d’autres termes, une rivalité réduite pourrait conduire à une réduction des investissements en infrastructures.

Il convient de noter que la décision d’aujourd’hui est provisoire et que le régulateur a désormais lancé une période formelle avec des suggestions remèdes Les parties doivent répondre à ses préoccupations, notamment par des mesures structurelles telles que la cession (vente de la propriété intellectuelle ou de parties de leurs activités) – la CMA estime que cette option est peu probable, car il n’existe pas de scission évidente capable d’être gérée comme une entreprise autonome. La CMA a toutefois évoqué une autre solution possible, notamment une « cession partielle » impliquant des actifs de réseau mobile et du spectre spécifiques pour améliorer la « capacité concurrentielle d’un MVNO existant ou fournir suffisamment d’actifs pour permettre à un nouveau fournisseur d’entrer sur le marché en tant que MNO ».

La CMA ajoute toutefois ici qu’une interdiction de la fusion serait la solution la plus « globale » pour répondre à ses préoccupations.

En outre, la CMA fait quelques suggestions de mesures comportementales correctives, notamment des engagements spécifiques concernant les protections de détail à durée limitée des investissements ; et des mesures correctives sur le marché de gros, avec des conditions d’accès convenues à l’avance pour les MVNO, y compris le cloisonnement de la capacité du réseau.

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Il y avait au moins un autre obstacle potentiel à cette fusion. Three appartient à CK Hutchison Holdings, un conglomérat de Hong Kong soumis à une Loi sur la sécurité nationale introduite par la Chine en 2020, avec quelques argumenter que Three pourrait être contraint de partager des données sensibles avec l’État chinois. Le Royaume-Uni avait introduit la loi sur la sécurité nationale et l’investissement en 2022 pour couvrir de tels scénarios, et le gouvernement avait avait déjà utilisé cette loi pour bloquer d’autres accords entre Entités britanniques et entreprises chinoises.

Cependant, en mai dernier, le gouvernement britannique feu vert la fusion Three / Vodafone pour des raisons de sécurité, avec quelques dispositions, laissant les préoccupations réglementaires restantes fermement dans le domaine de la CMA.



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Héloïse Morineau

Héloïse Morineau est une journaliste passionnée par l'écriture et la découverte de nouveaux sujets. Avec une expérience de plusieurs années dans le domaine du journalisme, elle a développé une expertise dans la rédaction d'articles de qualité, tant sur des sujets d'actualité que sur des sujets plus spécialisés.

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